En me ralliant au cubisme, j'essaye de préserver une manière de voir se fondant sur une forme de vie qui accepte toutes les possibilités positives du savoir moderne. Du temps des cubistes cette "vision" avait un sens prophétique, aujourd'hui elle est reléguée dans le domaine du rêve, de l'utopie.
Faire revivre la faculté de rêver, voilà le devoir de tout artiste. C'est à cela que j'essaye d'apporter une modeste contribution. Je m'accroche à l'utopie d'un monde libre, sans oppression, à cette utopie émancipatrice et au cubisme, qui a reflété la possibilité de ce monde transformé, même au risque de me faire taxer de " rétrograde " par ceux qui prennent des vessies pour des lanternes innovatrices.
Avec Pablo Neruda j'ose paraître "archaïque": "Le monde sera beau, je l'affirme et je signe."

Marc Henri Reckinger, janvier 1990